Après avoir enseigné pendant 20 ans, Mme Bakayoko est désormais proviseur depuis dix ans. A cette rentrée scolaire, elle vient d’accueillir deux jeunes enseignants débutants, Mme Sidibé et Mr Kouassi. La semaine passée, s’étant rendue en salle des professeurs, elle les a trouvés fort affairés autour d’un téléphone portable dernier cri. Au début, ça l’a un peu agacée, puis elle a essayé de comprendre le pourquoi de toute cette agitation. C’est alors qu’elle a réalisé qu’elle pouvait mettre à profit l’engouement de son jeune personnel  pour améliorer les apprentissages dans l’école.


Elle raconte :
« Mme Sidibé a un smartphone et avait téléchargé un film sur YouTube. Quand je leur ai demandé, à elle et son collègue, ce qui les intéressait tant, ils m'ont montré le film. C'était une vidéo montrant un jeune ivoirien de zone rurale, équipé d’un cartable solaire.

Celui-ci, grâce à l’énergie accumulée par le cartable sur le chemin de retour de l’école, lui fournissait suffisamment d’éclairage pour terminer ses devoirs après le coucher du soleil. Ça les intéressait énormément, car ils se souvenaient qu’il n’y a pas si longtemps, ils devaient eux-mêmes terminer leurs devoirs dans la rue, au pied d’un réverbère qui leur fournissait un éclairage si faible qu’ils avaient du mal à voir ce qu’ils écrivaient, sans parler des moustiques qui profitaient bien de la situation !

Comme je savais que la classe de seconde B menait un projet sur les énergies renouvelables, je me suis soudain rendu compte que ce petit film pourrait les aider à en comprendre les enjeux et à leur montrer que les africains ont entrepris de développer leurs propres solutions ! J'ai alors parlé avec ces jeunes enseignants de la façon dont ils utilisent leurs téléphones ; ils m’ont dit surfer sur Internet très fréquemment, être très présents sur les réseaux sociaux, utiliser des applications gratuites pour téléphoner, faire des visio-conférences, échanger des fichiers, mais n’avoir jamais pensé qu’ils pourraient mettre tout ceci à profit dans leur enseignement. Je les ai alors encouragés à montrer le film à leurs élèves, en petits groupes, pendant que le reste de la classe effectuerait un travail lié au sujet. Notre rencontre m'a permis de réaliser que je n’en savais pas long sur la manière dont les jeunes se servent d’Internet, et à quel point cela pourrait renouveler les pratiques de classe et les rendre plus actives et attrayantes ! »

 

L'étude de cas 1 soulève la question de l'utilisation des téléphones portables à l'école. Certaines écoles déconseillent, restreignent, voire interdisent leur utilisation en classe, pour les élèves comme pour les enseignants. Il est évidemment peu professionnel pour un.e enseignant.e de répondre à un appel téléphonique ou d'envoyer des SMS pendant qu'elle/il fait cours. Toutefois, à mesure que les téléphones portables deviennent plus puissants et « intelligents », il convient de réfléchir à la manière dont les enseignant.e.s pourraient s’en servir pour faciliter les apprentissages, en les rendant plus actifs et attrayants, tout en ouvrant une fenêtre sur le monde.

Toutefois, il s’agit d’une question à aborder avec prudence et discernement.

Vous pouvez en parler avec les enseignant.e.s et les amener à réfléchir aux usages qu’ils pourraient faire des terminaux mobiles dans les enseignements-apprentissages pour apporter aux élèves une véritable plus-value pédagogique et éducative.

Ultime modifiche: martedì, 26 maggio 2020, 18:51